Enmémoire > Liste des défunts > 05 Octobre 2010 > Bernard Clavel
Bernard Clavel est né le 29 mai 1923 à Lons-le-Saunier, au fond d’un grand jardin où peinaient son père ancien boulanger et sa mère fleuriste. Enfant rêveur et peu studieux, il quitte l'école à quatorze ans pour entrer en apprentissage chez un pâtissier de Dole. Les deux années qu'il passera sous la coupe d'un patron injuste et brutal feront de lui un éternel révolté.
Du fournil à l'usine de lunettes, du vignoble à la forêt, de la baraque de lutte à l'atelier de reliure, de la sécurité sociale à la presse écrite et parlée, il connaîtra bien des métiers qui constituent ses « universités » un peu comme London qui l'a tant fait rêver, ou Gorki à qui Maurois devait le comparer dès ses premiers livres.
Bernard Clavel a déménagé une quarantaine de fois entre Dole (Jura), Vernaison, Lyon, Chelles, Brunoy, Château-Chalon, Villeneuve-sur-Yonne, le Québec, Paris, le Portugal, Saint-Rémy-de-Provence, l'Irlande, le Bordelais, la Suisse, Tours et La Courbatière, dans le département de l'Ain. Il a aussi voyagé en Tchécoslovaquie, Union soviétique, en Inde et au Bangladesh. Il a fini sa vie en Savoie.
En 1968, il obtient le prix Goncourt pour Les Fruits de l'hiver. Il est élu membre de l'Académie Goncourt en 1971, puis démissionne en 1977.
Parmi les autres prix qui lui ont été décernés, on peut citer :
Le "grand prix de la ville de Paris" en 1968 pour l'ensemble de son œuvre, le 'grand prix de la ville de Bordeaux',
Le "prix des Maisons de la Presse", le prix Jean Macé pour Victoire au Mans où il relate l'ambiance de la course mythique vue à l'époque des duels Porsche/Alpine, le Prix Eugène-Le-Roy pour L'Espagnol en 1960,
Le "grand prix du roman populiste" pour La maison des autres en 1967, le "prix des Petits-Pères" pour Qui m’emporte en 1958.
Militant inlassable de la paix et défenseur des droits de l'homme, il accompagne Claude Mossé au Bengale dont il reviendra écœuré, écrivant la préface du livre Mourir pour Dacca et défend activement Jean-Marie Deveaux victime d'une erreur judiciaire. Il va aussi lutter pour l'objection de conscience avec son ami Louis Lecoin4, fustigeant constamment la guerre et la violence qu'il a souvent dénoncées dans ses romans, il a fait l'objet d'un longue polémique à la sortie de son roman Le Silence des armes en 1974, des attaques qui ont suivi auxquelles il a répondu dans son livre Lettre à un képi blanc.
Il a longtemps travaillé avec l'association Terre des Hommes, expérience dont il s'est servi pour écrire son livre Le massacre des innocents. Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
Il meurt le 5 octobre 2010 dans une clinique proche de Chambéry, il repose maintenant à Frontenay dans le Jura.
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